Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, jey heu au jourdhuy advertissement de ceulx de
2Clyon comme les enemys ont delyberé le fortyffier pour
3cy louger et y ont esté ce soyr passé et ont fèt
4coumandement aulx habitans du dyct Clyon de cheryer
5pierre et boys et aultres choses necessères pour ramparer
6les brèches qui y estoint, parquoy ney voulu faylhyr vous
7en advertyr tout incontynent comme le debvoyr me
8coumande ; en mesme instant, madame d’Ourche ma
9mandé aussy par ung de vous subyectz de Seynt Gervays
10quest le consul, comme les dyctz enemys ont delyberé
11[ajouté : aussy] dans troys ou quatre jours ce seysyr deste vylle et de
12Morsane par tradyment ou aultrement, de fasson que
13cella nous fera ancore myeulz veilher, ancore que je
14nayois estés guyères endormyt despuys que nous heusmes
15descouvert la faulse morce qu’on nous preparèt. Jey
16esceu ces jours passés une comyssyon que monsieur de
17gordes a baylhé auls consulz deste vylle adressante à moy
18pour coumander en ce lyeu, dont je luy remertye très humblement
19et à vous aussy. Je prye à Dyeu quy me fasse la grace
20de men acquyter cy byen quen ayés contentement.
21Les susdictz consulz mont monstré aussy une provycion
22quilz advoyent obtenue de mon dyct cyeur de Gordes de
23trante soldars, dont je treuve que ce n’est pas assés,
24estant le lyeu de cy grand garde toutz les soyrs ; et à moyns,
25comme votre segneurye sèt trop myeulz, de quatre ou
26seynq arquebuzyers pour chesque cor de garde, le dict
27corps de garde ne peult estre quyl ne soyt trop
28foyble ; et cyl vous plesoyt nous en accorder ancore
29vynt, ce cera ung grand byen pour tout le peys et pour
30nous, car dont plus forbz nous cerons, dont myeulz vauldrons
31[333 v°] et dont meylheur garde nous ferons. Ce pandent que je
32escripveys ceste, jey resceu la lettre quil vous a pleu mescripre,
33et tout incontynent satysfet au coumandement dycelle
34quand au fet de mestre Jacques Dolan et d’Etienne
35Morry, que je naye peu satysfère. Au reste de ce qui
36vous plet me mender pour ce que mon cheval nest
37bougé de la lytière despuys que je vyns de vers vous
38à cause dhune antorce, de fasson monsieur que je vouldrès
39que le cheval fust mort quand pour amour de luy,
40je demeure daller recepvoyr vous coumandements, toutesfoys,
41ci vous que je veus aylié treuver à pyé, je le
42feroy de byen bon ceur pour le desyr que jey de vous fère
43servyce. Je vous supplyons très humblement, toutz ces
44messyeurs deste vylle et moy, nous vouloyr fère tans
45de byen que de nous accorder le nombre des soldars cy
46mencyoné, car aultrement mal eysement ce lyeu
47ci ce peult garder ; qui cera tout ce que je vous dyrey
48pour asteure, vous beysent les meyns très humblement,
49priant Dyeu que vous doynt
50monsieur en parfaycte sancté, très heureuse et longue
51vye. De Chateauneuf du Moysens, ce 27 febvryer 1574.
52Votre très humble et pour à
53jamès très hobeyssant servyteur
54de cloyseau.